Impossible de rester indifférent devant ces étranges poissons japonais aux longues queues voilées, aux nageoires démesurées et à la nage saccadée.
Ces poissons, aux couleurs intenses et aux formes insensées, attirent inévitablement le regard. Etonnamment, toutes ces variétés extravagantes ont pour unique ancêtre un modeste poisson argenté, également à l’origine du célèbre poisson rouge !
Voilà plus de 500 ans que Japonais et Chinois s’affairent à ces surprenantes créations, objets aujourd’hui d’un réel engouement.
Fini le bocal, vive l’aquarium !Si le poisson rouge est souvent associé à son éternel bocal, c’est que la tradition est
tenace. Ce mariage forcé voit irrémédiablement le poisson perdre la partie. Démunie de filtration, l’eau de ce petit espace se pollue rapidement, contribuant à réduire l’espérance de vie du poisson qui se compte en mois, et non en années comme il se devrait.
A l’inverse, il n’est pas rare de rencontrer des aquariophiles possédant des poissons japonais de 20 ans et plus. Des records de 40 ans ont même été établis en Chine !
Les poissons rouges et leurs descendants japonais sont de gros mangeurs, donc de gros pollueurs. Un aquarium d’au moins 60 cm équipé d’une filtration efficace leur permet d’évoluer à leur aise et de déployer leurs longs voiles. Avec une taille adulte qui approche, voire dépasse, 15 cm sans compter la queue (il faut alors ajouter 10 cm), il devient évident que maintenir plusieurs poissons japonais demande un aquarium d’eau froide* spacieux.
100 % élevage !Même si le poisson rouge est le poisson le plus vendu, il tend à être remplacé dans le cœur des amateurs par toutes les variétés de poissons japonais. Ces “races“, créées par sélections successives, sont soigneusement répertoriées à la façon des carpes Koï.
Le poisson rouge n’est en réalité pas le poisson d’origine des variétés actuelles. Il s’agit en fait du cyprin argenté, Carassius auratus de son nom scientifique, poisson allongé vivant dans les rivières chinoises, n’ayant pour seul intérêt que ses reflets argentés. La première mutation naturelle fut le rouge, que les éleveurs réussirent à fixer au fur et à mesure des premières générations. De nouvelles couleurs et formes apparurent au XVe siècle. Certaines lignées ont alors développé des nageoires voilées, d’autres, au contraire, l’absence de nageoire dorsale. Les formes s’arrondirent et les couleurs se diversifièrent au fil du temps.
Les yeux, les écailles ou la tête se modifièrent. Le croisement de ces lignées permit la création de toutes les variétés connues aujourd’hui et
l’établissement d’une charte officielle.
Ryukin, Ranchu et PomponChaque variété porte un nom japonais. Certains ont été abandonnés et remplacés par des mots définissant des traits de caractère mais moins exotiques ! A noter que les anglais définissent tous les poissons japonais par le terme générique de “Goldfish“ (poisson doré).
Les couleurs majeures chez les poissons japonais sont le rouge, le blanc, le jaune et le noir. Les variantes pourpre ou ton chair sont plus rares. Les écailles peuvent être nacrées, métalliques, rappeler la pomme de pin, voire être perlées. Toutes les combinaisons de couleurs et de formes donnent plusieurs centaines de variétés de poissons japonais parmi lesquels nous avons sélectionné les plus représentatives.
• Le “Tête de lion“, arbore une importante crinière de chair autour de la tête.
• Le “Ranchu“ est parfois appelé “Tête de buffle“ car il possède exactement les mêmes caractèristiques que le Tête de lion. Une seule chose les différencis, le dos est plus droit chez le tête de lion, et il y a une cassure un niveau de la base de la queue sur le Ranchu.
• Le “Télescope“ a des yeux qui semblent exorbités. Cette variété existe dans toutes les couleurs, y compris le patron calico, un subtil cocktail de blanc, rouge et noir.
• Les "lorgnettes de ciel" sont très reconnaissables à leurs yeux retournés vers le haut. C'est vers trois mois que l'on voit le jeune poisson se transformer.
• L’“Uranoscope“ est proche du Télescope, mais ses yeux dirigés vers le haut sont soutenus par d’impressionnantes poches gonflées qui se balancent lorsque le poisson nage.
• Le Ryukin est le plus classique des poissons japonais. Son corps est ramassé et il possède un dos très vouté . Sa tête est étroite.
• Le “Queue-de-papillon“ déploie une nageoire caudale très développée qui, vue du dessus, ressemble étrangement aux ailes d’un papillon ouvertes.
• Le "Queue de voile" est très rare et souvent confondu dans le commerce avec le Ryukin. Très belle queue tombante et longue dorsale. Leur nage est très "aérienne" et élégante.
• L’Oranda ou "Tête de lion Hollandais" possède une nageoire dorsale, une queue de voile et des protubérances sur la tête. Lorsqu’il est coiffé d’une tâche rouge, il devient “Red cap“ ou “Chaperon rouge“. C’est un grand classique. Si ses écailles sont très marquées, il prend le nom d’”Oranda pomme de pin“, ou “Pearl scale“.
• Le “Pompon“ possède deux excroissances de chair entre les yeux se dodelinant pendant la nage, à la manière des “pompom girls“. Les Pompons se déclinent dans quasiment toutes les variétés de formes et de couleurs.
• Le Pearlscale possède écailles sont bombées, elles ont une forme de perles. Ce type d'écailles réfléchit la lumière d'une très belle façon. Il est à noter que les écailles perdues repoussent en écailles normales métalliques. La forme de son corps ressemble à un "balle de golf".
• Le "Poisson oeuf" ne possède pas de nageoire dorsale, ses vertèbres sont plus courtes que les autres poissons, ce qui lui donne cette forme ovale.
D'après Truffaut, avril 2003 (www.truffaut.com) et l'Association Française du Poisson Rouge (http://www.lepoissonrouge.org)